Un texte de Josianne Deslosges dans le Soleil

Aline Martineau : tribus de papier

Le Soleil28 Nov 2015 JOSIANNE DESLOGES (COLLABORATION SPÉCIALE)

On reconnaît Aline Martineau à ses personnages colorés qui s’élancent et s’étirent et semblent participer à une fête perpétuelle. L’exposition Aline Martineau:

Fanfare et autres pièces présentée à la Maison Hamel-Bruneau révèle toutefois des facettes plus graves et plus tendres du travail de l’artiste.
Une fanfare de musiciens de papier rappelle à la fois le magasin de jouets et les personnages de porcelaine. Sauf qu’ici, les instruments à vent sont des extensions des bouches, des porte-voix, qui confèrent à l’ensemble un brin d’inusité.


Ce sont surtout les «autres pièces» qui ont toutefois attiré notre attention. Une collection de petites maisons de boîtes de carton, juchées sur des pattes graciles, forme l’émouvant Quartier. Une série de petites robes de papier évoquent Peau d’âne ou un bal de poupées fantômes. «Ce sont des essais, des explorations du matériau, du mouvement », souligne Aline Martineau en nous guidant d’un petit clan à l’ autre. Autour d’eux, on a accroché des esquisses qui font écho aux oeuvres en trois dimensions.


Chaise buissonnière (dont on peut trouver la soeur à la Maison de la littérature) est comme une classe mise en abyme, à laquelle on aurait affublé un panache de branches. On s’attarde surtout à Parade, une série de personnages mi-animaux mi-humains, empreints de gravité, placés à côté de trois kamikazes de papier qui portent des ceintures d’allumettes. «J’ai cette idée de créer une foule de marcheurs disparates, des voyageurs, des pèlerins, des touristes, des migrants», indique l’artiste.


Outre Rivière bleue, exposée à Matéria il y a une douzaine d’années, l’exposition présentée jusqu’au 13décembre à la Maison Hamel-Bruneau, sur le chemin Saint- Louis, est composée d’oeuvres récentes, qui laissent présager de futures explorations des plus intéressantes.